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Chimiothérapie adjuvante du cancer du rectum

Le rôle de la chimiothérapie adjuvante reste très controversé dans le cancer du rectum particulièrement après traitement préopératoire par radio chimiothérapie.

Deux études parues en 2014 essaient de répondre à cette question.

1. Oxaliplatine, fluorouracil, and leucovorine versus fluorouracil and leucovorin as adjuvant chemotherapy for locally advanced rectal cancer after preoperative chemotherapie. (Lancet Oncol 2014;15:1245-53)

Le but de cette étude est de comparer les résultats d’une chimiothérapie adjuvante par fluorouracil et leucovorine comparée au fluorouracil, leucovorine et Oxaliplatine chez les patients traités pour un cancer du rectum.

Les malades inclus, atteints d’un cancer du rectum, ont reçu un traitement pré opératoire par radiochimiothérapie associé au fluorouracile, 50 Grays sur 5 semaines, puis ont été opérés avec excision totale du mesorectum. Les patients présentant une tumeur aux stades II ou III ont été randomisés en 2 groupes : Groupe A ,161 ont reçu le fluorouracil et Groupe B ,160 ont reçu le folfox.

L’objectif principal était la Survie Sans Récidive à 3 ans.

La SSR dans le groupe A est de 62,%, et dans le groupe B de 71,6%.Les résultats sont meilleurs dans les stades III, mais non significatifs dans les stades II. La survie globale, est de 85,7% dans le groupe A et 95% dans le groupe B.

Ce travail manque un peu de maturité ; il nécessite un suivi prolongé et attendre la survie globale à 5 ans.

2. Adjuvant chemotherapy in rectal cancer : Defining subgroups who may benefit after neoadjuvant chemoradiation and resection. (Int.J.Cancer; 2014:1-9)

Afin d’évaluer l’intérêt de la chimiothérapie adjuvante, les auteurs ont colligés 3313 patients de 13 études consacrées à la prise en charge du cancer ayant reçu un traitement par radio chimiothérapie et chirurgie. La radiothérapie consistait en l’application de 45-50 grays en 25-28 fractions combinée au 5FU.La chirurgie était pratiquée 6 à 8 semaines plus tard avec excision totale du mésorectum.

L’étude comprend 3313 patients dont 1723 ont reçu une chimiothérapie par 5FU-Leucovorine ; quelques patients ont eu une association à l’Oxaliplatine. Plus de 80% des patients avaient une tumeur T3 avant radio chimiothérapie. Après la radio chimiothérapie, 898 patients sont en réponse complète, 966 avaient un résidu tumoral yp T1-2 et 1302 yp T3-4.

En fonction de ces résultats les auteurs concluent selon le HR dans les différents groupes :

  • En cas de réponse complète la chimiothérapie adjuvante par le 5FU n’a pas d’intérêt.
  • Dans le groupe yp T1-2 essentiellement et le groupe yp T3-4 à un moindre degré, la chimiothérapie adjuvante montre un bénéfice net sur la rechute locale, la survie sans récidive, et la survie globale.

Selon le statut ganglionnaire, curieusement pour les N+ la chimiothérapie n’apporte pas de bénéfice sur la rechute locale et la survie sans récidive mais on note une petite amélioration de la survie globale, alors que le bénéfice est plus marqué pour les N0.Ceci s’explique peut-être par le fait que certaines tumeurs sont moins sensibles à la radio chimiothérapie donc à la chimiothérapie.

Tous ces résultats sont à considérer avec prudence car ils n’atteignent pas la significativité statistique et mériteraient des études contrôlées.

JP. Joly, CHU AMIENS

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