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Quelle est la place de l’Oxaliplatine dans le traitement néo-adjuvant des cancers du rectum métastatique ?

La prise en charge des cancers du rectum métastatique reste une situation difficile où doit être considéré la prise en charge oncologique de la tumeur primitive et des métastases qui nécessitent tous les deux un traitement péri-opératoire pouvant compromettre la prise en charge de l’autre site.

Trois stratégies oncologiques sont possibles. La première est de prendre en charge la tumeur primitive puis les métastases hépatiques, il s’agit de la stratégie dite classique, la seconde consiste en la résection simultanée de la tumeur primitive et des métastases, la troisième est le traitement premier des métastases puis de la tumeur primitive, il s’agit de la stratégie dite reverse. Le rationnel pour cette dernière stratégie repose sur deux arguments : 1/une morbidité plus importante après chirurgie rectale peut compromettre la résection complète de tous les sites, 2/le pronostic carcinologique de ces patients métastatiques est l’atteinte hépatique.

Concernant le contrôle de la maladie métastatique, alors que l’association Folfox+ radiothérapie n’a pas montré d’intérêt en terme de taux de réponse complète de la tumeur primitive, dans l’essai ACCORD 12-0405/PRODIGE 2, son intérêt potentiel dans le contrôle des métastases hépatiques se discute en cas de stratégie classique (1). C’est cette question à laquelle, Manceau et al. tentent de répondre dans cette étude rétrospective (2).

Les auteurs ont repris les données de 20 patients présentant 41 métastases. Parmi ces patients, 13 avaient une chimiothérapie à base d’Oxaliplatine et 7 à base de 5FU.  L’évaluation de la réponse se faisait radiologiquement (critères RECIST). Parmi les 41 métastases, 17% avaient une réponse complète, 17% une réponse partielle, 49% avaient une maladie stable et 17% ont progressées. Le taux de réponse complète ou partielle était significativement différent entre les deux régimes de chimiothérapie et était  meilleur dans le groupe Oxaliplatine. En analyse univariée, seule le type de chimiothérapie était associé à la réponse morphologique. La médiane de survie n’était pas significativement différente entre les deux groupes.

En conclusion, lorsque la stratégie classique semble la plus adaptée l’association d’Oxaliplatine au 5FU pourrait majorer le contrôle de la maladie systémique.

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Figure 1. IRM d’une tumeur du moyen rectum et métastases hépatiques de résécabilité de type 1

Références :

  1. Comparison of two neoadjuvant chemoradiotherapy regimens for locally advanced rectal cancer: results of the phase III trial ACCORD 12/0405-Prodige 2. Gérard JP et al. J Clin Oncol. 2010; 28:1638-44.
  2. Response of liver metastases to preoperative radiochemotherapy in patients with locally advanced rectal cancer and resectable synchronous liver metastases. Manceau G et al.  Surgery. 2013;154:528-35.

Jean-Marc Regimbeau, Charles Sabbagh. Service de chirurgie digestive. CHU Amiens

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