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Pathologic assessment of response to chemotherapy in colorectal cancer liver metastases after hepatic resection : which method to use ?

Dede K, Salamon F, Landherr K, Jakab F, Bursics A. Pathol Oncol Res 2015 ;21 :173-9

Introduction

Le traitement de choix des métastases hépatiques des adénocarcinomes coliques est toujours la résection chirurgicale. Mais de plus en plus souvent elle est précédée d’une chimiothérapie néo-adjuvante. L’efficacité de la chimiothérapie est habituellement appréciée en pré-opératoire par les critères d’imagerie RECIST (response evaluation criteria in solid tumors). Mais toute une série d’articles dans la littérature ont également souligné l’intérêt pronostique pour les pathologistes d’apprécier le degré de réponse histologique des métastases hépatiques à la chimiothérapie. La diminution des glandes adénocarcinomateuses viables au sein des métastases, remplacées par de la fibrose ou de la nécrose, semblant corrélée à un meilleur pronostic pour les patients.

Différentes classifications sont actuellement proposées :

  • Le ratio de glandes tumorales résiduelles au sein des métastases proposé par Blazer et al. et le groupe du MD Anderson [1] : avec une réponse complète (aucune glande adénocarcinomateuse résiduelle), une réponse majeure (<50% de glandes adénocarcinomateuses résiduelles) et une réponse mineure (>50% de glandes résiduelles)
  • Le grade de régression tumorale (TRG, tumor regression grade) apprécié par la classification de Rubbia-Brandt et al. [2] avec une analyse semiquantitative illustrée (cf figure), appréciant la disparation des glandes tumorales remplacée par de la fibrose, mais ne prenant pas en compte le degré de nécrose (la nécrose n’étant pour cette équipe pas un signe de réponse histologique car présente parfois en quantité importante dans des métastases non traitées). On distingue dans cette classification : TRG1 : réponse complète avec une absence de cellules tumorales résiduelles, remplacées par de la fibrose ; TRG2 : réponse presque complète avec la persistance de très rares cellules carcinomateuses en périphérie de la tumeur majoritairement remplacée par de la fibrose ; TRG3 : réponse modérée avec persistance d’assez nombreuses cellules tumorales au sein de la fibrose ; TRG4 : réponse mineure avec persistance de nombreuses cellules tumorales prédominant sur la fibrose et la nécrose ; TRG5 : absence de réponse histologique.Figure
  • Le grade de régression tumorale modifié (mTRG, modified tumor regression grade) introduit par l’équipe de Chang et al.  [3], reprenant la classification de Rubbia-Brandt, mais prenant en compte cette fois la nécrose induite par la chimiothérapie, caractérisée morphologiquement par une nécrose de type ischémique, éosinophile, sans débris nucléaire, avec souvent des cristaux de cholestérol, et fréquemment circonscrite par un infiltrat macrophagique. Avec de la même manière une classification allant de mTRG1 à mTRG4.
  • Le mode de réponse histologique évalué par Ng JKS et al [4], opposant une réponse histologique avec la persistance de cellules tumorales à la périphérie des métastases, avec une réponse histologique avec la persistance de cellules tumorales dans toute l’épaisseur de la tumeur ou au centre de la tumeur.
  • la mesure de l’épaisseur du liseré de cellules tumorales résiduelles à la périphérie de la métastase par Maru et al. [5] corrélé à un meilleur pronostic, notamment lorsque l’épaisseur est inférieure à 0.5 mm. La reproductibilité de l’évaluation histologique interpathologistes de la réponse à la chimiothérapie n’a encore été que rarement évaluée dans la littérature. En pratique, des variations du degré de réponse histologique peuvent également apparaître entre toutes ces classifications, en fonction du degré de nécrose ou de la présence d’un contingent mucineux au sein des tumeurs.

Matériel et méthodes

L’objectif de cette étude était d’évaluer quelle classification proposée aux pathologistes s’avérait la plus pertinente, et la plus efficiente en termes de pronostic.

Un pathologiste a donc relu les lames de 128 métastases hépatiques réséquées chez 63 patients, opérés à l’hôpital Usoki de Budapest entre 2006 et 2010, 17 patients n’ayant pas reçu de chimiothérapie néo-adjuvante, 46 malades ayant été traités par FOLFOX (n=40), FOLFIRI (n=4), FOLFOXIRI (n=2), et avec bevacizumab pour 40 patients. Pour toutes les métastases, les différentes classifications de réponse histologique à la chimiothérapie ont été évaluées, et corrélées au pronostic des patients, à la survie globale et à la survie sans récidive, avec un suivi moyen de 30 mois.

Résultats

Dans cette étude aucune des différentes méthodes d’évaluation de la réponse histologique des métastases à la chimiothérapie n’était au final corrélée au pronostic des patients. Seul le ratio des cellules tumorales résiduelles (classification du MD Anderson), la classification de Rubbia-Brandt, et la répartition des cellules tumorales résiduelles au sein des métastases de Ng et al. montraient une tendance à la corrélation à la survie globale et à la survie sans récidive, mais sans que cela soit statistiquement significatif.

Conclusion

Cette étude souffre de nombreux défauts : série rétrospective peu importante, patients ayant bénéficié de protocoles de chimiothérapie différents, relecture des cas par un seul pathologiste, reproductibilité des classifications non évaluées, nombre de lames revues par métastases non précisé… Mais elle est l’une des rares ayant comparé les différentes classifications histologiques de réponse histologique à la chimiothérapie actuellement disponibles.

D’après cette étude, aucune classification ne semble significativement corrélée au pronostic des malades. Même s’il existe une tendance à la significativité, comme d’autres travaux l’ont montré, avec les classifications de Rubbia Brandt et du MD Anderson.

Ces deux classifications peuvent donc continuer à apparaître dans les compte-rendus anatomopathologiques des métastases hépatiques traitées par chimiothérapie. Mais leur intérêt et leur impact pratique restent débattus.

Cette étude souligne le fait que de nouveaux travaux sont nécessaires pour aboutir à l’établissement de grilles de relecture simples, reproductibles entre pathologistes, et surtout efficientes en termes de pronostic pour les malades, et comme aide à la décision thérapeutique pour les cliniciens.

REFERENCES

  1. Dede K, Salamon F, Landherr K, Jakab F, Bursics A. Pathol Oncol Res 2015 ;21 :173-9
  2. Le Tourneau C, Delord JP, Gonçalves A, et al. Molecularly targeted therapy based on tumour molecular profiling versus conventional therapy for advanced cancer (SHIVA): a multicentre, openlabel, proof-of-concept, randomised, controlled phase 2 trial. Lancet Oncol. 2015;16(13):1324-34.
  3. Rubbia-Brandt L, Giostra E, Brezault C et al. Importance of histological tumor response assessment in predicting the outcome in patients with colorectal liver metastases treated with neoadjuvant chemotherapy followed by liver surgery. Ann Oncol 2007 ; 18:299–304.
  4. Chang HHI, LeeperWR, Chan G et al. Infarctlike necrosis: a distinct formof necrosis seen in colorectal carcinoma liver metastases treated with perioperative chemotherapy. Am J Surg Pathol 2012 ; 36:570–576
  5. Ng JKS, Urbanski SJ, Mangat N et al. Colorectal liver metastases contract centripetally with a response to chemotherapy. Cancer 2008 ; 112:362– 71
  6. Maru DM, Kopetz S, Boonsirikamchai P et al. Tumor thickness at the tumor-normal interface: a novel pathologic indicator of chemotherapy response in hepatic colorectal metastases. Am J Surg Pathol 2010 ; 34:1287–129

Denis Chatelain – Service d’Anatomopathologie, CHU Amiens-Picardie

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